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Écrit par Administrator   
21-01-2007
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La vengeance du Marron scénario
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LA VENGEANCE DU MARRON

  

SCENARIO ET DIALOGUES JEAN-LUC RUBY

SGDL N3011

       

Version courte 120 minutes

   

1.      SEQUENCE : EXT SOIR : PAYSAGE ET VILLAGE DU MONAL.FIN DE L'ETE. FERNAND (LE MARRON)

La montagne est là tout entière, avec le glacier bleu au-dessus du village, les alpages qui sont
verts, et les grandes cascades qui s'effondrent le long des parois.

Un jeune homme habillé en marron descend un sentier qui conduit au village d'où monte
la fumée bleue des cheminées.

La lumière du soleil vient juste de passer derrière la montagne ce qui fait que les chalets
sont dans l'ombre. Le clocher sonne 19 heures.

   

2.      SEQUENCE : INT.SOIR: DANS L'AUBERGE DE COMPONDU : L'ANNONCE D'UN PASSAGE. FERNAND, MARIE, COMPONDU, SA FEMME SIDONIE ET QUELQUES AUTRES.

Dans l'auberge, la pendule sonne 19 heures. Il y a plusieurs lampes électriques
qui donnent une forte lumière sur les murs revêtus d'une boiserie vernies
et sur les six tables entre lesquelles la grosse Sidonie Compondus s'essuie les mains
à son tablier. Plusieurs lampes, un comptoir et par une porte ouverte une cuisine bien rangée
et un escalier qui monte au premier.

Les hommes, au bar, sont habillés en "Marron". Ils finissent leur ballon de rouge.
Léon Compondus lave les verres pendant que Sidonie, sa grosse femme,
range des couverts en faisant claquer les tiroirs d’un bahut au fond de la salle.

 

COMPONDU

Et comment tu ne sais pas, Léon?

 

LE MARRON

Je ne sais pas parce que je ne sais pas.

 

COMPONDUS

Des messieurs qui s'intéressent à la vallée pour y amener du monde...
Pour faire marcher le commerce, ça ne peut être que du bon.

 

L'AUTRE HOMME

T'emballe pas Léon, c'est le progrès, on y peut rien.

 

LE MARRON

Dame! Si les choses vont dans les règles... Avec des égards aux personnes...

 

A l'arrière Sidonie claque encore un tiroir et se met à hurler.

 

SIDONIE

Marie!

 

Et elle va à la porte de la cuisine.

 

MARIE

Oui, ma tante!

 

SIDONIE

Marie, feignante, va fermer les volets.

 

Marie sort de la cuisine. Elle a vingt ans et des longs cheveux blonds qui sont des mèches
de soleil encadrant ses yeux clairs. Elle entre dans la salle. Les hommes payent leurs tournées
et sortent. Marie passe devant Léon Compondus.

 

COMPONDUS

Tu fermes devant, mais tu me laisses la porte de derrière ouverte, j'attends quelqu'un.

 

MARIE

Oui, mon oncle.

 

Marie va dehors et ferme les volets. Par la fenêtre on voit qu'elle parle à quelqu'un
qui vient d'arriver. C'est un jeune gaillard en  habit brun avec un grand chapeau
et des jambières de cuir. Tous les deux, ils rentrent dans la salle.
Lui, s'approche de Marie qui ramasse les derniers gobelets.

 

FERNAND

Marie, écoute!

 

Elle se détourne justement pour ne pas l'écouter.

 

FERNAND

J'ai fait les comptes, tu sais... Il  nous faut encore pas mal d'argent.

 

Elle hausse les épaules.

 

FERNAND

A moins que tu ne veuilles plus.

 

Il la regarde du coin de l'oeil; il voit qu'elle tourne la tête vers lui, puis, qu'elle l'abaisse vite.

 

FERNAND

Alors c'est que tu veux toujours.

 

Elle  fait non de la tête avec un air qu'on n'y croit pas beaucoup.

 

FERNAND

Ecoute Marie! il faut être raisonnable, on avait parlé d'attendre le mois de novembre pour que tout soit prêt, à moins que tu n'y tiennes plus,
en ce cas, on pourrait attendre encore, mais moi, j'aimerais mieux ne pas avoir besoin d'attendre. Et toi?

 

Mais Marie ne répond pas. Elle marche tranquillement vers le grand buffet qui tient la pièce
dans le fond.

 

FERNAND

Alors quoi? Marie, Marie tu es fâchée? Ca ne fait que quelque mois à attendre. Mais si tu ne veux pas, trouve un autre moyen... Marie, tu dis rien?

 

Il veut lui prendre la main, mais elle  retire sa main.

 

FERNAND

Marie, tu boudes?

 

Il veut se rapprocher d'elle, elle  fait un mouvement pour s'écarter de lui.

 

FERNAND

Eh bien on n'aura qu'à renoncer pour le moment! Tu sais, ici, l'argent ne vient pas si vite. J'ai bien réfléchi, je t'assure, si tu crois que ça m'amuse d'aller là-haut. C'est pour toi, je veux dire que c'est pour nous, c'est pour nous deux... Marie...

 

MARIE(enflammée)

Oui, oui, Fernand mais pas là-haut.

 

FERNAND

Pas là-haut, mais à cause de quoi?

 

MARIE

Tu le sais bien.

 

FERNAND

Tais-toi, Marie...

 

C'est à son tour d'être fâché.

 

FERNAND

C'est des histoires tout ça! Personne n'y croit plus. Et puis je vais plus vite par ce maudit glacier. Tu sais il faut choisir... On ne fait pas ce qu'on veut quand on n'est pas riche. Je fais plus de voyages que les autres et puis Augustin dit que...

 

MARIE

Augustin dit que ses yeux ne vont plus. C'est à cause du glacier. Y a des endroits que la montagne se réserve.

 

FERNAND

Mais non, où tu vas chercher ça? Augustin, il en a assez voilà tout, ça fait quarante ans qu'il fait ce métier. Et puis pour le reste, c'est des bêtises. On n'a même jamais pu savoir exactement ce qui s'était passé dans le temps. Et puis c'est trop vieux. Je n'y étais pas et toi non plus.

 

MARIE

Mes parents y sont morts. Fernand! le glacier est une bête vivante, il te mangera.

 

Marie s'approche du bahut, ouvre un tiroir et en sort un foulard blanc
qu'elle lui passe autour du cou.

 

FERNAND

Qu'est-ce que c'est? Tu me donnes ça pour le froid.

 

MARIE

Non! Fernand c'est pour te protéger quand tu vas là-haut. Avec ça tu ne risques rien... Parce que l'autre fois, ils ne sont pas revenus, mais avec ça...

 

FERNAND

Marie, vient par là

 

Fernand veut l'embrasser mais Marie se détourne et s'échappe par-derrière.



Dernière mise à jour : ( 24-01-2007 )
 
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